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Un français dans le top 10 européen !


Lors de l'européen Classe A, qui 'est déroulé à Warnemünde du 7 au 14 juillet, un français s'est hissé à la huitième place de ce championnat. Une performance attendue depuis bien longtemps, et qui espérons le, en appellera d'autres.

Nous allons ainsi vous dévoiler les coulisses de ce championnat vu par Emmanuel Dodé, le leader de la patrouille de France.


Commençons par le sujet sûrement le plus épineux. Le championnat d'Europe s'est déroulé à Warnemunde, sur la mer Baltique, proche du dernier Mondial à Sopot. Que penses-tu du plan d'eau et des conditions météos durant cette épreuve ?

Malgré l'expérience de Sopot en Pologne au mondial 2017 dont le trait de côte est quasiment similaire et où nous avions connu des conditions variées, j'avoue que je ne savais pas à quoi m'attendre en Allemagne, aussi parce que très concentré sur la naissance de mon bateau en amont du championnat. A Warnemünde, le plan d'eau ouvert au nord en Mer Baltique. Nous avons eu en course des vents de secteur nord-ouest et nord-est au long de la semaine. Avec un régime de vent oscillant régulier et éventuellement une lente bascule, classique des vents du large, il n'y avait pas d'effet de site à jouer avec une côte plate en aval. C'est surtout l'état de la mer qui à fait sa loi au long de cette semaine. Rendant la navigation technique et plus particulièrement au portant. Nous n'avons pas couru le lundi et le vendredi notamment parce que la hauteur des vagues ne le permettait pas. Nous n'avons jamais trouvé les conditions météorologiques annoncées par les différents modèles de prévisions que nous consultions. Ce qui en fait de mon point de vue un plan d'eau "dur", à lire tout comme à naviguer. Ainsi les conditions de mer et de vent ont rendu ce championnat hyper-sélectif avec peu de courses courues (5) et donc sans discard...Donc pas le droit à l'erreur . Comme toujours les meilleurs sont devants.

Ce championnat a réuni 95 participants, 15 nations, des stars de la voile : Glenn Ashby, Kyle Langford, Paul Larsen,.. A noter que sur ces 95 bateaux, 18 étaient des classics. Quels enseignements sportifs (niveau, bateau volant vs classic, ...) ? Quelle était l'ambiance à terre et sur l'eau ?

Le niveau sportif est toujours exceptionnel avec les marins que tu cites et tous les autres qui font la renommée de la classe, des plus jeunes (Sandro Caviezel) ou moins jeune (Bob Baier, Jacek Noetzel, Scott Anderson). C'est une vraie chance dans notre sport que de pouvoir s'épanouir aux côtés de grands champions comme peut l'être un Glenn Ashby : Monsieur Catamaran !

Il est tout aussi formidable de constater que des Classic dans des conditions de mer et de vent difficile sont des étalons remarquables en performance pure, à l'image de Scott Anderson ou Micky Todd régulièrement aux avants-postes dans ce championnat.

Le vol au près est désormais l'étape suivante, des atouts qu'il faut avoir dans sa manche pour être devant.

Pour autant à niveau d'expertise technique égal le jeu de la régate est plus que jamais présent et finalement à chacun de parfaire sa monture en amont puis de tout faire pour en tirer la quintessence sur l'eau. Plus que jamais une classe à développement dynamique et moderne.

Sur le plan organisationnel, c'est toujours délicat d'être critique envers une organisation dont on se doute qu'elle se démène pour optimiser l'accueil, seulement et au delà de la configuration du site, j'ai trouvé qu'il y avait eu des manques. En effet, il était difficile de trouver un membre de l'organisation parlant anglais, il n'y avait qu'un seul jet d'eau pour près de 100 bateaux, l'absence de sécurité pour les bateaux et remorques au long du championnat, et sans un espace dédié pour se restaurer (hormis un tireuse à bière sur place !) je n'ai pas vécu un championnat convivial. A l'opposé de ce que nous avaient proposé nos amis polonais... L'ambiance entre concurrents est toujours aussi convivial par ailleurs, notamment parce que nous nous rencontrons régulièrement sur les régates, et les plus anciens et aguerris de la flotte toujours prêt à partager des infos aux plus novices. La Class A est vraiment une classe de gentlemans navigateurs.

Même si tu es récent dans la classe, ce championnat est ta quatrième épreuve internationale. Comment situer le niveau français actuel et son évolution ?

A l'international, la classe française est reconnue pour son dynamisme et son animation dans l'hexagone. Seulement nous sommes en déficit de leader sportif, pour autant avec notre dynamique de classe positive, je rêve que nous bâtissions un niveau sportif élevé à l'image de l'association polonaise dont les résultats sportifs ne cessent de placer la Pologne en leader au sein de la classe avec 3 pilotes dans le top 10 sur ce championnat. Il est à noter que nous n'avons pas de chantier constructeur qui fait référence en France et il est toujours plus simple et constructif de développer un bateau compétitif autour d'un chantier de proximité. A nous de poursuivre cette belle dynamique de classe sportive pour que plusieurs leaders sportifs s'imposent alors même que ce championnat reste un grand cru avec 4 français dans les 28 premiers. Je suis convaincu que les grands championnats constituent des moments forts d'apprentissage pour progresser à pas de géants sur le plan technique. Définitivement incontournable de voyager pour performer de mon point de vue !

Ces épreuves sont généralement l'occasion de découvrir des évolutions : plateforme, mât, voile,... Ici, quasiment aucune nouveauté n'a été apporté par les constructeurs sauf DNA avec le F1X dont tu es un des quatre propriétaire. Est-ce que tu partages ce sentiment ? Quelles sont les plus du F1X, sans en faire une présentation commerciale ?

Non, je crois qu'il y a encore des nouveautés au sein de la classe. Seulement depuis la révolution des appendices, les développements se font plus discrets et moins en rupture, donc moins visibles. D'abord parce que la culture du secret est toujours présente et aussi que l'intervalle de nos doubles trampolines ne permettent plus de discerner certaines innovations. Sans oublier que c'est encore sur le plan technique que les pilotes peuvent faire la différence au sein d'une flotte qui tend désormais à s'homogénéiser.

Par exemple le Scheurer est doté de système interne capable de régler, avec de nombreuses variables possibles, les incidences de tous les appendices. Potentiellement ultra-performant.

Le F1x est le dernier né du chantier hollandais DNA, principal concurrent de l'armada des Exploder AD3. Depuis cette année, au coeur du trampoline, il est ajouté un système qui supprime l'existence du palan de GV habituellement présent sur le plan de pont. Cette innovation majeure, comme le fût le trampoline rigide il y a 2 ans, est largement passée inaperçue cette année notamment parce que les regards restent souvent concentrés sur les nouveaux appendices. Et plus particulièrement sur le fait que pour le moment les nouveaux appendices de DNA présentés au championnat manquent de fiabilité, même si, et pour avoir naviguer avec en amont du championnat , les sensations qu'ils procurent et leurs potentiels me semblent très prometteur. Le vol au près semble plus facile et précoce : un atout de poids !

A titre personnel, comment as-tu vécu ce championnat ? Quelles sont tes satisfactions et regrets ?

Tout est allé très vite, notamment parce que j'étais dans ma bulle en amont avec la préparation du bateau qui fût tardive, puis ce championnat fût très dense au final avec seulement deux jours de courses et 5 courses pour départager les 87 concurrents.

Ma satisfaction première est bien sûr le résultat qui s'inscrit dans le cadre de ma progression au sein de la Class A depuis mon arrivée en mai 2015 et de mes précédentes performances à l'internationale avec une progression constante et inéluctable...;) Mes regrets...D'avoir touché mon nouveau bateau l'avant-veille du début du championnat pour connaitre des problèmes de fiabilité la veille. Et donc de ne pas avoir eu l'opportunité d'un prise en main convenable pour réaliser une performance encore plus aboutie, pourtant à ma portée. Et par exemple une habituation plus grande à mon nouveau système de chariot de gv, élément clé pour prendre des bons départ dans mes mains. Les départs s'étant avérés sur ce championnat un point faible alors que c'est un point fort d'habitude... Tout autant que de ne pas avoir l'opportunité de courir plus de courses, même si nous n'avons pas été gâté par la météo qui reste souveraine. Commencant à décrypter le mode d'emploi à la dernière course, et après 4 navigations avec ce bateau... Affaire à suivre !

Est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose à cet interview ?

Je profite de l'occasion pour remercier une fois de plus les membres de l'équipe de France (Jean, Hervé et Benoît) pour leur soutien technique sur ce championnat et de m'avoir permis par leurs coups de mains d'avoir fait ce top 8, qui est une performance inédite. Et plus largement au travers de l'ambiance conviviale au sein de notre classe française, d'encourager toutes celles et tous ceux qui désirent naviguer vite en catamaran de sport de venir s'éclater en Class A. Alors à très vite sur l'eau en Class A !!!


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